Chapitre 1.5
Admission à la profession


Définitions

Activités de formation dirigée : « Les activités de formation dirigée sont celles qui offrent un niveau de connaissances fondamentales pertinent à la pratique de l’architecture dans tout le Canada. » (Groupe de travail sur l’harmonisation de la formation continue 2007)

Activités de formation libre : « Les activités de formation libre sont celles qu’un membre a choisies. » (Groupe de travail sur l’harmonisation de la formation continue 2007.) Ces activités doivent se rapporter à la pratique de l’architecture ou à la gestion d’un bureau et doivent être pertinentes par rapport à la situation particulière de l’architecte.

Agrément : Le processus par lequel on détermine qu’un programme d’études satisfait à une norme établie. Il a pour but d’assurer le maintien et l’amélioration de la formation de base appropriée. Le processus d’agrément est généralement réalisé au moyen d’un contrôle externe régulier faisant appel à des critères et à des procédures validés.

Certification : La reconnaissance officielle des qualifications d’une personne.


Introduction

Au Canada, les gouvernements provinciaux et territoriaux ont compétence sur la pratique professionnelle. Ils adoptent des lois par lesquelles ils confient cette responsabilité aux divers ordres provinciaux et territoriaux qui réglementent les membres de leurs professions respectives dans un but de protection du public. Les ordres d’architectes provinciaux et territoriaux, parfois appelés autorités responsables de la délivrance des permis ou organismes de réglementation de la profession, ont établi des exigences et des normes d’admission pour s’assurer de la compétence des candidats à l’exercice de l’architecture.

Les dix ordres d’architectes provinciaux et celui des Territoires du Nord-Ouest ont adopté des normes d’admission communes qui comprennent trois volets :

  • formation;
  • expérience;
  • examen.

Ces trois volets peuvent se chevaucher, au bénéfice de l’étudiant ou du stagiaire. Le fait de passer certaines parties de l’Examen pour les architectes du Canada (ExAC) ou de l’Architect Registration Examination (ARE) permet au stagiaire d’appliquer ou de démontrer les connaissances, les compétences et les aptitudes acquises pendant son stage.

FIGURE 1  Parcours menant à la profession


Formation

Rôle du Conseil canadien de certification en architecture (CCCA)

Le CCCA est une association nationale indépendante à but non lucratif. Les administrateurs sont élus parmi les personnes nommées par le Regroupement des ordres d’architectes du Canada (ROAC), le Conseil canadien des écoles universitaires d’architecture (CCÉUA) et l’Association canadienne des étudiants en architecture (ACÉA). Le CCCA est un organe de décision et d’élaboration de politiques. Il est le seul organisme reconnu par la profession d’architecte au Canada pour évaluer les qualifications des diplômés en architecture (programme de certification) et pour agréer les programmes d’études en architecture professionnels offerts par les universités canadiennes (programme d’agrément).

Le siège social du CCCA est à Ottawa, en Ontario. Le CCCA adhère aux principes de l’équité, de la transparence, de la clarté et des pratiques éthiques dans toutes ses activités.

Le CCCA reçoit son mandat du ROAC et du CCÉUA. Ce mandat consiste à :

  1. certifier la formation universitaire des diplômés en architecture;
  2. agréer les programmes professionnels en architecture des universités canadiennes;
  3. certifier les qualifications professionnelles des architectes de l’étranger possédant une vaste expérience (AÉVE); et
  4. collaborer à des recherches et effectuer des recherches, sur les scènes nationale et internationale, relativement à l’agrément en architecture et à la certification des qualifications éducatives.

Norme canadienne de formation pour les architectes

La Norme canadienne de formation pour les architectes (la Norme) est l’exigence de qualifications éducatives établie par le Regroupement des ordres d’architectes du Canada (ROAC) pour les candidats qui désirent exercer l’architecture au Canada.

La Norme a été élaborée en conformité avec les principes de la Charte UNESCO/UIA de la formation des architectes et les sections concernées de l’Accord de l’UIA pour la recommandation de règles professionnelles internationales de l’exercice de l’architecture.

Il y a trois façons de satisfaire aux exigences de la Norme canadienne de formation pour les architectes :

  • grade agréé;
  • grade ou diplôme non agréé par le CCCA;
  • inscription avant la mise en place de la certification.

Grade agréé
Un grade agréé, selon les exigences de la Norme, est un diplôme professionnel (diplôme de maîtrise, au Canada) obtenu aux termes d’un programme d’architecture agréé par le CCCA ou son homologue américain, le National Architectural Accrediting Board, Inc. (NAAB).

Les titulaires de grades ou de diplômes non agréés par le CCCA peuvent satisfaire aux exigences de la Norme en obtenant un diplôme professionnel en architecture d’un établissement d’enseignement d’un pays étranger (à l’exception des États-Unis) ou de l’un des pays signataires de l’Accord de Canberra, depuis le 1er janvier 2010.

Il est également possible de satisfaire aux exigences de la Norme en obtenant un diplôme professionnel en architecture du Programme Syllabus de l’Institut royal d’architecture du Canada. Ce programme est une combinaison de formation universitaire et d’ateliers de conception et d’expérience pratique). Voir le https://www.raic-syllabus.ca pour un supplément d’information.

Inscription avant la mise en place du processus de certification

Les titulaires d’un grade obtenu de l’une des écoles d’architecture du Canada indiquées ci-dessous avant la mise en œuvre du programme d’agrément du CCCA en 1991 :

  • University of British Columbia;
  • University of Calgary;
  • Technical University of Nova Scotia (TUNS) (aujourd’hui, Dalhousie University);
  • Université Laval;
  • University of Manitoba;
  • Université McGill;
  • Université de Montréal;
  • University of Toronto;
  • University of Waterloo.

Voir le site Web du CCCA pour de l’information sur les différentes façons de satisfaire aux exigences de la Norme canadienne de formation pour les architectes : https://cacb.ca/fr/modes-de-certification


Autres voies menant à l’admission à la profession

l est possible d’accéder à la profession selon diverses autres voies.

Certification des architectes de l’étranger avant une vaste expérience (AÉVE)
Il est possible d’accéder à la profession en suivant le processus prévu par le programme de certification des architectes de l’étranger ayant une vaste expérience. Ce programme est fondé sur la présentation de dossiers universitaires et d’un portfolio de projets, une autoévaluation faite par le candidat et une entrevue avec un groupe d’architectes autorisés à exercer la profession au Canada. L’architecte de l’étranger qui obtient la certification du CCCA en vertu de ce programme peut ensuite demander l’inscription ou le permis d’exercice à un ordre d’architectes provincial ou territorial. Il est possible qu’on lui demande de suivre certains cours ou ateliers. Pour un supplément d’information, voir le site du CCCA à https://cacb.ca/fr/architectes-de-letranger.

Architecte de l’étranger ayant une vaste expérience (programme de l’AIBC)
Les candidats qui satisfont aux exigences de l’AIBC en matière d’expérience peuvent demander le permis d’exercice en soumettant un portfolio de projets, en remplissant une autoévaluation et en participant à une entrevue avec des architectes autorisés à exercer la profession en Colombie-Britannique. Le candidat qui n’a pas satisfait aux exigences usuelles d’inscription relatives à la formation, à l’expérience et à l’examen peut alors obtenir un permis d’exercice. Pour un supplément d’information, voir le site de l’AIBC à https://aibc.ca/registration/architects/alternative-qualifications.

Inscription avant la mise en place du processus de certification (droits acquis)
Enfin, les architectes qui satisfont aux conditions suivantes ont un droit acquis à la certification :

  • étaient inscrits auprès d’un ordre d’architectes provincial ou territorial avec le 1er juillet 1976;
  • pour la province de Québec, étaient inscrits à l’Ordre des architectes du Québec avant 1992;
  • pour la province de l’Alberta, avaient obtenu la certification de l’Universities Coordinating Council.

Programmes de grade professionnel en architecture

Les programmes professionnels universitaires en architecture comprennent une formation à l’analyse critique et une formation à la synthèse.

Les activités d’analyse (appelées cours théoriques) apportent l’ensemble des connaissances requises pour accomplir toutes les phases de la conception et de la construction de l’environnement bâti. Les domaines couverts sont les suivants :

Design :

  • Théories, méthodes et précédents de design
  • Habiletés en design
  • Outils de design
  • Analyse d’un programme
  • Élaboration d’un programme
  • Contexte et aménagement du site
  • Design urbain
  • Conception des détails
  • Documentation du design

Culture, communications et pensée critique :

  • Pensée critique et communication
  • Histoire de l’architecture
  • Théorie de l’architecture
  • Diversité culturelle et perspectives mondiales
  • Systèmes écologiques

Connaissances techniques :

  • Systèmes de réglementation
  • Matériaux
  • Systèmes structuraux
  • Systèmes de l’enveloppe
  • Design complet

Pratique professionnelle :

  • La profession d’architecte
  • Responsabilités éthiques et légales
  • Modes d’exercice de la profession
  • Contrats utilisés dans la profession
  • Gestion de projet

L’atelier de design est la pierre angulaire de l’enseignement de l’architecture. Il intègre les études universitaires, culturelles et techniques à la résolution de problèmes complexes dans un milieu d’apprentissage basé sur des projets. L’atelier de design permet aux étudiants de développer des solutions créatives à des problèmes architecturaux spécifiques tout en développant l’autonomie, la capacité de travailler en équipe et les compétences analytiques nécessaires pour devenir des architectes en exercice. L’enseignement de l’architecture est difficile et nécessite un degré élevé d’autodiscipline et de motivation. Les travaux des étudiants sont généralement critiqués devant un groupe, ce qui favorise les échanges avec les autres étudiants et améliore les résultats de l’apprentissage.

Divers programmes d’études de premier cycle en architecture sont offerts par des établissements d’enseignement postsecondaires agréés et non agréés. Le diplôme de maîtrise en architecture menant à l’exercice de la profession d’architecte est actuellement offert dans les 12 écoles d’architecture universitaires agréées du Canada.

Les écoles d’architecture agréées fonctionnent de manière indépendante, mais collaborent par l’intermédiaire du Conseil canadien des écoles universitaires d’architecture (CCÉUA). Les conditions d’admission aux programmes universitaires varient. Les étudiants potentiels doivent examiner attentivement les programmes et les conditions d’admission de chaque école. Les étudiants qui passent d’un programme de premier cycle à un programme de deuxième cycle dans différentes écoles doivent examiner attentivement les exigences universitaires.

La combinaison typique d’un diplôme de premier cycle en architecture et d’une maîtrise professionnelle de deuxième cycle suppose généralement six années d’études. Cette période peut être plus longue si elle comporte des sessions de travail en vertu d’un programme coopératif ou en cas de transfert d’une école à une autre. Plusieurs écoles d’architecture agréées proposent un programme de maîtrise professionnelle prolongé (de trois ans à trois ans et demi) aux étudiants qui entrent dans le programme avec un diplôme de premier cycle dans des matières autres que l’architecture.


Agrément des programmes de grade professionnel

L’agrément est la reconnaissance publique accordée à un programme professionnel qui répond aux normes de qualifications et aux normes d’éducation établies après des évaluations initiales et périodiques.

Le CCCA n’accorde l’agrément qu’aux programmes qui sont destinés par leur établissement à être des diplômes professionnels en architecture qui mènent à l’obtention d’un permis d’exercice. L’agrément professionnel d’un programme signifie qu’il a été évalué par le CCCA et qu’il répond substantiellement aux normes de formation qui constituent une formation appropriée pour un architecte. Le processus d’agrément exige une autoévaluation par l’établissement ou le programme, une évaluation de l’autoévaluation par le CCCA, ainsi qu’une visite et un examen sur place effectués par une équipe représentant le CCCA.

Le CCCA aborde l’agrément de la formation en architecture avec une vision élargie et une volonté de coopération et de respect mutuel. Il s’efforce :

  • de créer et de maintenir des conditions favorables au développement de pratiques pédagogiques en architecture qui conviennent à la tradition, à la mission et à la culture de l’établissement et aux caractéristiques particulières du programme;
  • d’aider les programmes à satisfaire aux vastes exigences de la profession d’architecte.

Conditions et durées d’agrément du CCCA et Procédures d’agrément du CCCA

Ce sont les documents qui orientent l’agrément des programmes de diplôme professionnel en architecture. Ils décrivent les exigences que les programmes agréés doivent satisfaire et les procédures à suivre pour assurer un processus d’agrément uniforme, juste et équitable qui respectera les normes minimales en matière d’agrément en architecture. Les Conditions et durées d’agrément du CCCA et les Procédures d’agrément du CCCA sont des documents distincts qui doivent être lus en parallèle. Dans les deux documents, les termes « doit », « devrait » et autres verbes à l’impératif énoncent une exigence, alors que les mots « peut » ou « peut-être » indiquent une suggestion.

On trouvera de l’information sur les modalités d’agrément sur le site Web de chaque école d’architecture.


Syllabus de l’IRAC

Le programme Syllabus de l’IRAC est la voie alternative nationale menant au permis d’exercice de l’architecture au Canada. Il est détenu et géré par l’Institut royal d’architecture du Canada avec le soutien de son fournisseur de services éducatifs, l’Université Athabasca. Il s’agit d’une combinaison d’études universitaires, d’ateliers de design et d’une expérience de travail. Les cours universitaires sont dispensés en ligne. Des ateliers de design sont présentés dans douze villes du Canada sous la supervision de praticiens bénévoles détenteurs d’un permis d’exercice de l’architecture. Le candidat obtient le diplôme du programme après avoir cumulé une vaste expérience de travail.

Les étudiants du programme doivent travailler dans un bureau d’architectes et sous la supervision d’un architecte autorisé à exercer au Canada. Les étudiants qui entrent dans le programme peuvent recevoir des crédits pour des études postsecondaires en technologie de l’architecture ou dans d’autres domaines d’études. Le programme Syllabus est un programme stimulant, qui exige une grande motivation et des compétences exceptionnelles en matière de gestion du temps.


Expérience

Programme de stage en architecture

L’objectif du stage préalable à l’inscription ou à l’obtention d’un permis est de s’assurer que les candidats ont suffisamment d’expérience pour :

  • satisfaire aux normes généralement reconnues de savoir-faire pratique et de professionnalisme;
  • pratiquer l’architecture d’une manière qui protège l’intérêt public.

Les ordres d’architectes du Canada ont créé le Programme de stage en architecture (PSA). Le PSA est un système national normalisé de documentation et d’évaluation périodique des activités de stage. Il assure une transition structurée entre l’enseignement formel et l’inscription/le permis d’exercice. En outre, le programme encourage les praticiens expérimentés à s’impliquer davantage dans le développement de leurs futurs collègues.

Il est conseillé aux candidats de s’inscrire au PSA auprès de leur ordre d’architectes provincial ou territorial dès qu’ils sont admissibles, c’est-à-dire lorsqu’ils ont terminé leurs études de maîtrise en architecture ou le programme Syllabus de l’IRAC.

Les procédures à suivre pour devenir stagiaire sont décrites dans le manuel du Programme de stage en architecture qui comprend :

  • des directives;
  • des formulaires;
  • des modèles de lettres;
  • le Livret de stage canadien, une exigence pour consigner l’expérience de travail.

Il est important de souligner que chaque ordre d’architectes a ses propres règles concernant le stage. Il incombe au stagiaire d’examiner l’Annexe B du PSA pour connaître les conditions et les règles régissant le stage dans la province ou le territoire dans lequel il est inscrit.

Lors de son inscription, le stagiaire doit remplir le formulaire approprié pour confirmer les noms de son employeur (ou l’équivalent) et de son mentor.

Le Livret de stage canadien (LSC) est également disponible à partir du site Web de l’IRAC sous la forme d’un formulaire interactif que le stagiaire peut remplir et imprimer avant de le soumettre à son ordre d’architectes.

Plusieurs ordres d’architectes ont adopté un système de portail en ligne automatisé pour simplifier la consignation et la validation de l’expérience des stagiaires.


Rôle des employeurs

Les employeurs dirigent et supervisent quotidiennement les stagiaires, évaluent la qualité de leur travail et certifient la documentation de l’expérience de travail des stagiaires. L’architecte maître de stage doit comprendre la portée et la qualité du travail du stagiaire, lui donner des occasions de relever des défis et de renforcer ses compétences et lui offrir un cheminement de carrière.


Rôle des mentors

Le stagiaire est responsable de gérer le stage et de demander de manière proactive des conseils, tant au mentor qu’à l’architecte maître de stage. Le mentor est un architecte recruté par le stagiaire. Le mentor rencontre régulièrement le stagiaire pour faire le point sur ses progrès, commenter l’expérience acquise et discuter des objectifs de carrière du stagiaire et d’une façon générale, de toute question touchant la profession. Le mentor peut également aider le stagiaire à résoudre certains problèmes ou communiquer de pair à pair avec l’employeur du stagiaire.


Catégories d’expérience

Le Programme de stage en architecture exige que les stagiaires acquièrent une expérience de 3 720 heures (sur une période d’au moins deux ans) dans les catégories suivantes :

Heures additionnelles dans l’une ou l’autre des 17 catégories énoncées dans le Livret de stage canadien : 760


L’Examen des architectes du Canada (ExAC) et l’Architect Registration Examination (ARE)

Autrefois, chaque ordre d’architectes avait son propre examen d’admission. Dans les années quatre-vingt-dix, le Canada a adopté un examen normalisé, l’Architect Registration Examination (ARE) administré par l’entremise du National Council of Architectural Boards (NCARB).

En 2007, certains ordres d’architectes ont commencé à développer l’Examen des architectes du Canada (ExAC) qui est en vigueur depuis 2008. Depuis 2013, l’ExAC est adopté dans tous les ordres d’architectes du Canada. L’examen de haut niveau est offert une fois l’an.

L’ExAC se compose de quatre sections et couvre les domaines suivants comme établis dans le Programme de stage en architecture :

Section 1 :

  • programmation;
  • étude de l’emplacement et de l’environnement;
  • coordination des systèmes d’ingénierie;
  • gestion des coûts;
  • esquisse du projet;
  • conception préliminaire du projet..

Section 2 :

  • Code national du bâtiment (Édition de 2015).

Section 3 :

  • projet définitif.

Section 4 :

  • appels d’offres et négociations de contrat;
  • phase de la construction – bureau;
  • phase de la construction – chantier;
  • gestion du projet.

Les références et ressources principales pour l’examen sont les suivantes :

  • le Programme de stage en architecture (PSA);
  • le Manuel canadien de pratique de l’architecture (MCPA), publié par l’IRAC;
  • le Code national du bâtiment.

L’examen peut également tester la connaissance de normes de conception et de pratique contemporaines, comme les normes sur la durabilité des bâtiments ou la conception universelle. Voir le site Web de l’ExAc pour un supplément d’information : http://www.exac.ca/fr/examen.html.

Les stagiaires sont autorisés à se présenter à l’examen après avoir cumulé un minimum de 2 800 heures d’expérience. Ils doivent se présenter aux quatre sections de l’ExAC lors de leur première session et, en cas d’échec, ils doivent reprendre la ou les sections auxquelles ils ont échoué dans les deux années suivantes. Si un stagiaire ne parvient pas à réussir les quatre sections dans un cycle de trois ans, il doit reprendre toutes les sections de l’ExAc lors d’une session ultérieure, comme s’il était un nouveau candidat.

Autrement dit, un candidat peut avoir réussi 3 sections, mais s’il échoue à la quatrième section à sa dernière tentative, il devra repasser les 4 sections de l’examen, même celles qu’il avait préalablement réussies.

L’ExAC est administré par l’entremise d’un comité du Regroupement des ordres d’architectes du Canada (ROAC), le comité de l’ExAC (CExAC). Ce comité est formé de six représentants provenant de partout au pays, nommés par les ordres d’architectes. Le CExAC supervise l’examen annuel et le processus de notation, reçoit et approuve les résultats d’examen et gère la préparation et la validation de nouvelles questions. De nombreux autres bénévoles aident le comité dans l’exécution de ces tâches.

La plupart des ordres d’architectes du Canada continuent de reconnaître l’Architect Registration Examination (ARE) administré par le National Council of Architectural Registration Boards (NCARB) des États-Unis en appui à la réciprocité pour les architectes dans presque toute l’Amérique du Nord. Les personnes qui envisagent de travailler à l’extérieur du Canada et à se présenter à l’ExAC et/ou à l’ARE sont invitées à consulter leur ordre d’architectes. (Voir le chapitre 1.7 – Organisations internationales d’architecture.)

L’examen ARE est administré uniquement par voie informatique et comprend sept parties, que l’on peut passer à la date et dans l’ordre de son choix, à divers centres d’examen du Canada et des États-Unis.

Pour commencer leurs examens, les stagiaires doivent obtenir l’approbation de leur ordre d’architectes provincial ou territorial, ce qui suppose souvent qu’ils doivent avoir cumulé un nombre minimum d’heures de stage.


Inscription au tableau des membres/ Délivrance d’un permis

Procédure

Après avoir rempli les trois exigences d’admission (formation, expérience, examen), les stagiaires peuvent présenter une demande d’inscription au tableau des membres ou un permis auprès de l’ordre d’architectes de la province ou des territoires où ils désirent exercer la profession. Ils se verront décerner un permis, renouvelable sur paiement de la cotisation annuelle, conditionnellement au respect des règlements et du code de déontologie de l’ordre d’architectes en question.

Certains ordres d’architectes provinciaux et territoriaux ont des exigences additionnelles, comme l’assistance à des cours d’admission ou la réussite d’un examen oral. Pour un supplément d’information sur les conditions additionnelles, consulter l’ordre d’architectes.

Au Québec, le français est la langue officielle en vertu de la Charte de la langue française. C’est la langue que l’Ordre des architectes du Québec (OAQ) utilise pour ses communications, y compris avec ses membres pris dans leur ensemble. Toutefois, un membre peut s’adresser à l’Ordre en anglais et demander qu’on lui réponde dans cette langue.

Quiconque veut devenir membre doit démontrer qu’il possède une connaissance d’usage du français. À cette fin, un examen, oral ou écrit, administré par l’Office de la langue française, peut être requis.

Plusieurs ordres d’architectes provinciaux ont un modèle d’admission en deux volets. Ainsi, les firmes doivent détenir un certificat d’exercice ou une autre forme de permis, en plus de l’inscription individuelle des architectes, pour offrir des services au public. Dans ces provinces, l’obtention du permis ou l’inscription au tableau des membres permet d’utiliser le titre « d’architecte », mais ne permet pas aux individus d’offrir des services au public, sauf :

  • s’ils sont engagés par un architecte ou un ingénieur titulaire d’un certificat d’exercice ou d’une autre forme de permis ou, pour les firmes d’ingénieurs, d’un document semblable;
  • s’ils obtiennent un certificat d’exercice ou une autre forme de permis pour la firme délivré par l’ordre d’architectes provincial ou territorial, satisfaisant aux exigences de la pratique de la profession; il faut généralement y joindre une preuve d’assurance responsabilité professionnelle.

Certains architectes peuvent obtenir un permis ou une inscription pour réaliser leur objectif de devenir architecte, mais sans avoir besoin d’un certificat d’exercice, car ils travaillent dans la fonction publique, pour des promoteurs ou des sociétés de gestion de projets, ou pour des sociétés privées. Pour bien comprendre les exigences relatives à l’offre de services d’architecture au public, voir les exigences de chaque ordre d’architectes. 


Accord de réciprocité entre les ordres d’architectes du Canada

Toutes les provinces et les Territoires du Nord-Ouest ont adopté des normes d’admission communes. L’adoption de la Norme canadienne de formation pour les architectes et du Programme de stage en architecture, de même que l’utilisation généralisée de l’Examen des architectes du Canada (ExAC) ou de l’Architect Registration Examination (ARE), ont rendu l’admission à la profession à peu près identique partout au Canada, ce qui a facilité l’adoption d’un « accord de réciprocité » facilitant la mobilité d’une autorité à l’autre.


Accord de reconnaissance mutuelle entre le NCARB et l’ancien CCAC

La profession d’architecte a été chronologiquement la première à conclure une entente de réciprocité avec ses homologues américains dans le cadre de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Cet accord est connu sous le nom d’Accord de reconnaissance mutuelle entre le National Council of Architectural Registration Boards (NCARB) et l’ancien Comité des conseils d’architecture du Canada (CCAC). L’existence de normes d’admission communes dans les deux pays a contribué à la conclusion de cet accord. Les points communs étant les suivants :

  • Les Conditions et procédures d’agrément du CCCA sont en grande partie identiques à celles du National Architectural Accrediting Board (NAAB) des États-Unis. Chacun de ces deux organismes reconnaît les programmes agréés par l’autre. Seules certaines modalités reliées aux caractéristiques politiques et démographiques du Canada diffèrent.
  • Le Programme de stage en architecture (PSA) est semblable, en termes d’objectifs, de procédure et de durée, à l’Intern Development Program des États-Unis.
  • L’ExAC est reconnu comme un examen équivalent par le NCARB.
  • L’Architect Registration Examination (ARE) est reconnu au Canada.

Le Canada et les États-Unis ont signé un Accord de reconnaissance mutuelle. Toutefois, il appartient à chaque ordre d’architectes du Canada et à chaque conseil membre du NCARB d’y adhérer en signant une lettre d’engagement et en y ajoutant des exigences locales particulières, s’il y a lieu. L’architecte qui envisage d’obtenir un permis dans une autre juridiction doit bien comprendre les exigences réglementaires de l’organisme de réglementation en question. Certaines autorités, par exemple, exigent la résidence ou une preuve de capacité à travailler dans leur province, territoire ou État.


Accords de reconnaissance mutuelle (ARM)

Un accord de reconnaissance mutuelle (ARM) est un accord conclu entre deux autorités internationales responsables de l’émission des permis selon lequel les deux parties conviennent chacune de reconnaître et d’accepter les titres de compétences des professionnels membres de l’autre partie. Au fil des ans, l’Institut royal d’architecture du Canada et le Regroupement des ordres d’architectes du Canada ont déployé des efforts considérables pour négocier de tels accords avec d’autres organisations architecturales internationales. À ce jour, des accords ont été conclus entre le Mexique, les États-Unis et le Canada (l’accord trinational) et entre le Canada et les États-Unis. En 2014, un accord a été finalisé avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande en vertu de l’Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (APEC). En 2018, un accord de reconnaissance mutuelle a été conclu entre le ROAC et le Conseil des architectes d’Europe (CAE), devant entrer en vigueur en 2019.


Formation continue/développement professionnel

Tous les ordres d’architectes du Canada ont adopté des programmes de formation continue obligatoire auxquels tous les architectes sont tenus de participer pour maintenir leur statut d’architecte. Certaines organisations utilisent l’expression « développement professionnel ».

La formation continue permet aux ordres d’architectes de s’acquitter de leur mandat principal de protection du public en s’assurant que les architectes restent compétents et à jour dans les nouvelles technologies et les nouveaux développements du design. En outre, ces programmes permettent aux architectes de développer de nouveaux marchés et d’améliorer leurs pratiques.

Chaque ordre d’architectes a des exigences légèrement différentes en matière de formation continue, et chacun a son propre système pour consigner les heures de formation continue ou les relevés de notes. L’IRAC a mis au point un système national et une base de données électronique que plusieurs ordres ont adoptés. De plus, l’IRAC a facilité la normalisation et l’harmonisation des divers programmes de formation continue provinciaux et territoriaux au Canada. Ce travail a abouti à la production du document intitulé Assurance qualité pour les activités de formation continue offertes aux architectes du Canada, qui a été adopté par tous les ordres.

Dans ce document, les activités de formation se divisent en deux types : activités de formation dirigée et activités de formation libre.

Les stagiaires et les architectes doivent vérifier les exigences de chaque ordre d’architectes en matière de formation continue pour bien comprendre les différents aspects des programmes. Par exemple, les architectes peuvent déclarer leurs activités de formation continue à leur ordre d’architectes principal qui soumettra chaque année des formulaires de déclaration aux autres ordres d’architectes provinciaux ou territoriaux dont ils sont membres. Ainsi, l’OAA a le « Primary Jurisdiction Declaration Form » et l’AIBC a le « Out-of-Province CES Compliance ».


Certification, agrément et développement professionnel dans des domaines apparentés

Au cours des dernières années, les architectes ont eu accès à plusieurs nouveaux types de certification.

Le programme LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) est le programme d’évaluation des bâtiments durables le plus reconnu et largement utilisé dans le monde. Il offre aux professionnels du bâtiment durable la possibilité d’obtenir un agrément LEED. Cet agrément assure que les professionnels ont les connaissances nécessaires pour entreprendre un projet qui vise la certification LEED et qu’ils s’y connaissent dans les nombreux aspects du bâtiment durable.

Il existe deux types d’agrément LEED : Associé écologique et Professionnel agréé (PA). L’Associé écologique LEED peut devenir un PA LEED, une désignation qui correspond à un système d’évaluation LEED particulier, notamment LEED pour la conception et la construction des bâtiments (C+CB), LEED pour l’exploitation et l’entretien des bâtiments existants (E+E); LEED pour la conception et la construction de l’intérieur (C+CI); LEED pour l’aménagement des quartiers (AQ), LEED pour les projets d’établissements de santé, les commerces de détail et les écoles, et LEED pour les habitations. (https://www.cagbc.org/cbdca)

La certification de designer Maison passive est généralement attribuée à des professionnels qui ont déjà des connaissances en architecture et en bâtiment. Ces professionnels travaillent généralement dans des bureaux de planificateurs à la mise en œuvre de la Norme Maison passive.

La certification de consultant Maison passive peut quant à elle être attribuée à des personnes qui proviennent de différents domaines. Les professionnels Maison passive contribuent généralement à la diffusion de la Norme Maison passive par leur travail de chercheur ou de conférencier ou en tant que décideur dans une administration publique.

Les deux certifications sont égales sur le plan de la qualification par rapport à l’ensemble des connaissances sur la Maison passive que possèdent les personnes ayant obtenu la certification. Les exigences pour l’obtention de ce certificat et pour son renouvellement sont les mêmes pour les designers et les consultants. (https://www.passivehousecanada.com/fr)

La certification Certified Energy Manager (CEM®) couvre les aspects techniques, économiques et réglementaires de la gestion efficace de l’énergie. L’Institut canadien de formation en énergie (CIET) est le seul formateur canadien autorisé par l’Association of Energy Engineers (AEE) pour la prestation du programme de formation et de certification CEM. (https://www.aeecenter.org)

Le programme de Sustainability Facility Professional (SFP) offre les compétences pour créer, gérer et exploiter des installations durables et pour améliorer continuellement l’impact d’une installation donnée sur l’environnement et la communauté. Le titre de SFP est conçu pour les gestionnaires d’installations et autres professionnels aux vues similaires qui portent un intérêt envers les pratiques durables. (https://www.ifma.org)

Soulignons que les certifications susmentionnées, qui servent à démontrer un niveau de formation et d’expérience dans un domaine spécifique de la conception de bâtiments et l’aménagement des sites, sont des produits de marque d’organisations à but non lucratif. Elles ne reflètent pas un champ d’activité exclusif ou un champ d’activité élargi des services d’architecture.


Références

COMITÉ DE L’EXAMEN DES ARCHITECTES DU CANADA (CExAC). Examen des architectes du Canada, 2019. http://www.exac.ca/fr/comite.html, consulté le 18 septembre 2020.

CONSEIL CANADIEN DE CERTIFICATION EN ARCHITECTURE. Conditions et procédures de certification de la formation académique, édition de 2010, https://cacb.ca/wp-content/uploads/2019/11/1578_CACB_CES_fr_August_29.pdf, consulté le 18 septembre 2020.

CONSEIL CANADIEN DE CERTIFICATION EN ARCHITECTURE. Conditions et durées d’agrément du CCCA, édition de 2017, https://cacb.ca/wp-content/uploads/2019/11/Conditions_et_durees_d_agrement-du-CCCA.pdf, consulté le 18 septembre 2020.

CONSEIL CANADIEN DE CERTIFICATION EN ARCHITECTURE. Procédures d’agrément du CCCA, édition de 2017, https://cacb.ca/wp-content/uploads/2019/11/Procedures_d_agrement-2017-du-CCCA.pdf, consulté le 18 septembre 2020.

INSTITUT ROYAL D’ARCHITECTURE DU CANADA. Programme Syllabus de l’IRAC, 2020, www.raic-syllabus.ca, consulté le 22 avril 2020.

NATIONAL COUNCIL OF ARCHITECTURAL REGISTRATION BOARDS (NCARB), Pass the Exam, https://www.ncarb.org/pass-the-are, consulté le 21 avril 2020.

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Annexes