Introduction
Dans l’industrie de la construction, le terme « devis descriptif » renvoie généralement à une description clairement écrite des travaux prévus dans le cadre d’un projet. Le devis descriptif est constitué de descriptions précises de produits, de matériaux, de normes, d’équipements, de services, de systèmes de construction, de méthodes et de processus de construction, et enfin de qualité d’exécution. Dans les termes les plus simples, les dessins illustrent quoi, où et combien, alors que les devis décrivent ce que c’est, les qualités ou les normes et comment c’est installé.
Le devis décrit aussi les conditions matérielles et ambiantes à créer ou à maintenir dans la zone des travaux, au chantier, dans les espaces adjacents et à l’extérieur du chantier. Il définit également les procédures d’administration du contrat nécessaires pour contrôler et surveiller la qualité des travaux.
FIGURE 1 Structure des documents de construction
But du devis descriptif
Les devis et les dessins sont des documents qui vont de pair. Les devis fournissent des informations complémentaires aux dessins qui sont nécessaires pour une définition complète des obligations des entrepreneurs en vertu du contrat de construction. Ils traitent des questions qu’il est préférable d’exprimer sous forme écrite.
Les devis définissent les responsabilités et les obligations des entrepreneurs généraux et spécialisés en ce qui concerne les produits et les matériaux utilisés ainsi que les procédures, les moyens généraux et les méthodes à utiliser dans l’exécution des travaux. Ils prescrivent également les conditions d’acceptation des travaux exécutés.
Les devis traitent des questions suivantes :
- dans la Division 01 de la plupart des devis descriptifs : les exigences générales applicables à l’organisation et à l’exécution des travaux de construction, y compris :
- les rôles, les responsabilités et les tâches et procédures particulières relatives à l’administration du contrat;
- les obligations de l’entrepreneur général ou du gérant de construction;
- les rôles et responsabilités concernant l’organisation du chantier de construction, les travaux temporaires et les exigences connexes qui ne seront pas intégrés dans le bâtiment achevé ou n’en feront pas partie;
- les exigences générales qui régissent l’exécution des travaux en termes de matériaux, de produits et de qualité de la main-d’œuvre, les questions de développement durable, etc.;
- dans les divisions techniques (02 et suivantes) : les exigences techniques particulières aux diverses parties des travaux décrits dans les dessins qui impliquent divers métiers ou divers types de matériaux, de systèmes et de technologies, le tout étant structuré en « sections » distinctes pour chacune d’entre elles, notamment :
- l’application des exigences de la Division 01;
- l’information détaillée concernant les types, les caractéristiques de performance, les propriétés physiques et les caractéristiques techniques des matériaux de base, des produits ou des systèmes de construction, avec les normes de référence applicables correspondantes;
- les exigences applicables à la main-d’œuvre, ainsi qu’aux procédures, aux moyens et aux méthodes de travail, avant, pendant et à l’achèvement des travaux;
- lorsque cela est nécessaire et utile, des tableaux, des illustrations ou toute autre information additionnelle qu’il est plus pratique d’insérer au devis que d’indiquer aux dessins.
Les devis sont généralement produits et présentés dans une reliure standard de format papier, séparée du jeu de dessins. Pour certains petits projets qui ne font appel qu’à un seul corps de métier, les devis peuvent être insérés parmi les dessins, généralement sur une seule feuille de texte; il est toutefois important de maintenir des normes de pratique minimales et d’inclure les exigences générales et techniques applicables.
Types de devis
Il y a deux types de devis : le devis « prescriptif » et le « devis de performance ». On trouve parfois une combinaison des deux.
Le devis prescriptif décrit dans le détail les composants attendus et les normes de référence applicables pour un matériau ou un système et peut comprendre des options spécifiques de matériau et de système (« choisir entre a, b ou c ») dont l’utilisation est préapprouvée du fait qu’ils sont considérés comme répondant aux critères prescrits. Le devis prescriptif sert à orienter les entrepreneurs dans le choix des matériaux et produits à utiliser et des pratiques de travail à observer, en plus de servir d’outil de référence directe pour le contrôle de la qualité effectué par l’architecte qui fournit des services d’administration du contrat de construction.
Le devis de performance décrit les performances attendues des matériaux et des systèmes sans nécessairement nommer les produits qui répondent à ces attentes. On les utilise généralement lorsque l’application de normes et de pratiques de performance conventionnelles et bien établies dans l’industrie de la construction produira les résultats requis par les utilisations prévues d’un bâtiment ou les exigences de performance technique. Il laisse plus de latitude et de discrétion aux entrepreneurs dans le choix des matériaux, des produits ou des moyens et méthodes de travail à utiliser dans l’exécution des travaux. Le devis de performance peut permettre aux soumissionnaires et aux entrepreneurs d’introduire plus facilement des solutions innovantes ou plus rentables ou économiques, susceptibles d’offrir au client une meilleure valeur par rapport aux coûts. Le devis de performance suppose également que les détails finaux des solutions de construction à intégrer dans le bâtiment seront élaborés par les entrepreneurs, les fabricants de systèmes ou de produits ou les sous-traitants, alors que l’architecte et le client confirmeront la conformité aux exigences de performance énoncées dans le devis dans le cadre du processus d’examen des documents et autres éléments soumis. Le devis de performance peut exiger autant d’efforts initiaux que le devis prescriptif lors de son élaboration et il nécessitera plus d’efforts pour examiner les choix de l’entrepreneur.
Il est important de déterminer à l’avance le type de devis à élaborer pour la construction d’un bâtiment pour assurer la cohérence avec :
- les stratégies du mode de réalisation du projet ou du mode d’attribution du contrat de construction choisis;
- le niveau de contrôle de la qualité exercé par le client ou l’architecte sur les travaux exécutés.
Certains clients du secteur public, comme le gouvernement fédéral du Canada, peuvent exiger, dans le cadre d’une politique, que tous les devis soient de type prescriptif, quel que soit le type des travaux concernés. Les clients du secteur privé sont généralement plus réceptifs aux devis de performance et peuvent même demander aux architectes d’utiliser systématiquement ce type de devis afin de profiter au maximum de la concurrence du marché. Dans la plupart des cas, nonobstant les politiques du client, la nature du projet exigera probablement que les devis comprennent à la fois des informations prescriptives et des informations sur la performance.
On peut aborder l’élaboration et la production du devis sous plusieurs angles et selon plusieurs méthodologies. Le contexte du projet détermine les méthodes qui conviennent le mieux et l’architecte doit faire preuve de jugement à cet égard.
Méthodes de spécification
De nos jours, les devis de construction sont généralement préparés selon l’une ou l’autre des méthodes descriptives suivantes ou les deux :
- la méthode des marques (qui décrit des produits et systèmes particuliers selon leur nom de commerce);
- la méthode générique (qui décrit les caractéristiques physiques et les propriétés ou les systèmes des matériaux et des produits, ainsi que les normes d’exécution et les normes de pratique).
Le mode de réalisation du projet, le mode d’attribution du contrat et les politiques du client concernant les appels d’offres concurrentiels influeront sur la méthode ou la combinaison de méthodes qui conviennent le mieux au projet.
Il est possible que des clients du secteur public, comme le gouvernement fédéral, exigent en vertu d’une politique ou de lois ou de règlements sur le commerce (par exemple, des accords commerciaux), que tous les devis soient préparés selon la méthode générique quel que soit le type de devis (prescriptif ou de performance). Ils peuvent être contraints d’interdire les devis selon la méthode des marques, sauf dans des circonstances très précises, par exemple lorsque :
- un seul matériau donné répondra aux exigences du projet;
- des matériaux spécifiques sont requis pour s’harmoniser avec des matériaux existants;
- le projet a une fonction inhabituelle ou comporte des exigences quant au délai d’exécution, dans le cas par exemple de réparations d’urgence.
Les clients du secteur privé ont plus de flexibilité pour utiliser l’une ou l’autre méthode ou les deux en combinaison. Pour décider des combinaisons de spécifications prescriptives ou de performance et de spécifications génériques ou de marques à utiliser, la clé réside peut-être à déterminer qui, du client, des concepteurs ou de l’entrepreneur, est le mieux placé pour contribuer à optimiser la valeur du projet. Les facteurs qui peuvent influencer le choix du type de spécifications sont notamment :
- le coût de l’investissement initial;
- le coût d’exploitation;
- les valeurs de la durabilité;
- la valeur esthétique, etc.
Pour les projets relativement simples et standards, les architectes préfèrent souvent la méthode des marques pour profiter de leur propre expérience d’utilisation du produit dans leurs projets antérieurs. Ils spécifient donc les matériaux et les produits sur la base de leur expérience quant à leurs interfaces et leurs interactions dans un bâtiment, en se basant aussi sur la performance et la fiabilité de la qualité et sur le soutien technique efficace pendant la phase de conception et de construction. Cette expérience en matière de performance est précieuse pour les clients, à condition qu’elle ne restreigne pas de manière inappropriée la concurrence et l’innovation axées sur le marché et qu’elle ne crée pas des conditions qui réduisent les responsabilités et les obligations de l’entrepreneur par rapport aux résultats conformes aux fins pour lesquelles le produit est destiné.
Méthode des marques
Les devis rédigés selon la méthode des marques identifient les produits par leurs noms de commerce et leurs caractéristiques importantes et de préférence, ils indiquent les noms et les descriptions exacts des catalogues des fabricants, pour éviter toute ambiguïté.
Cette méthode est appropriée et parfois même nécessaire pour diverses considérations liées au projet ou au client.
Les considérations liées au projet comprennent notamment :
- la conformité aux codes du bâtiment et aux règlements en vigueur, aux règlements et arrêtés municipaux d’urbanisme, aux conditions de délivrance des permis de construire, etc.;
- les exigences en matière de durabilité et de cycle de vie des bâtiments;
- la construction durable sur le plan environnemental;
- les exigences en matière de performance environnementale sur le lieu de travail;
- les programmes de conservation du patrimoine, etc.;
- les produits ou matériaux provenant d’une seule source ou innovants qui font partie intégrante des solutions conceptuelles ou des détails;
- l’appariement des produits dans les projets de rénovation, de remodelage ou de réhabilitation de bâtiments existants lorsque des matériaux et produits existants doivent être conservés et réutilisés ou pour assurer la compatibilité entre les matériaux nouveaux et existants lorsqu’ils doivent être mutuellement intégrés;
- les exigences des réglementations relatives à la pratique professionnelle.
Les considérations liées au client comprennent notamment :
- l’exercice de l’autorité et du pouvoir discrétionnaire afin que le choix d’un matériau, d’un produit ou d’un système soit compatible avec :
- des accords préexistants pour la fourniture des matériaux ou de produits particuliers ou des listes de produits préalablement qualifiés;
- des procédures et des normes de pratiques préexistantes d’exploitation et d’entretien du bâtiment, dans des projets répétitifs de bâtiments existants, pour assurer la constance dans les résultats finaux.
La méthode des marques peut supposer :
- des désignations de matériaux ou de produits restreints, de source unique ou d’une liste donnée qui limite la liste des matériaux, des produits ou des fabricants;
- une désignation « ouverte » de matériaux ou de produits qualifiés « d’acceptables » strictement à des fins « indicatives », comme références pour la sélection d’un entrepreneur et les demandes d’approbation des produits et des matériaux envisagés. Il convient souvent de ne donner qu’une seule référence pour certains éléments, mais il est généralement préférable de fournir une liste de trois à cinq de ces références pour tenir compte des petites différences entre des produits qui n’ont pas d’incidence sur leur conformité aux exigences du contrat.
Tous les produits énumérés dans une liste doivent être réellement équivalents les uns avec les autres. Ils doivent aussi correspondre à la définition « ou un autre produit approuvé » ou formulation semblable, faisant référence aux procédures contractuelles concernant la présentation et l’approbation de substitution de produit.
La formulation des spécifications de marques devrait prévoir l’examen des solutions de remplacement proposées en utilisant des procédures de soumission conformes à la Division 01 du devis et au contrat de construction (parfois, ces deux documents disent des choses quelque peu différentes). Il est important que les architectes connaissent ce cadre contractuel afin de formuler les spécifications en conséquence. La spécification de la conformité aux caractéristiques uniques d’un produit donné ne doit pas servir à créer une spécification de marque qui se fait passer pour une spécification générique.
Méthode générique
Les devis génériques décrivent les exigences applicables aux matériaux, produits ou systèmes selon leurs caractéristiques et propriétés physiques ou leurs caractéristiques de performance.
Les critères de performance peuvent se rapporter à l’apparence, à la solidité et à la durabilité. Lorsqu’un énoncé de performance accompagne la description détaillée du produit, l’entrepreneur est clairement responsable du produit final. Pour obtenir les meilleurs résultats avec cette méthode, l’architecte doit se rappeler que la performance est le facteur primordial. Il doit aussi noter qu’un devis générique prescriptif lui impose un surcroît de recherche.
Exemple : 1. Fenêtres : conformes à la norme CAN/CSA-A440-M90
- Type : en auvent; fixée au sommet et à triple vitrage
- Classification
- Étanchéité à l’air : A3
- Étanchéité à l’eau : B5
- Résistance à la pression du vent : C2
- Résistance à la condensation : indice de temp. [ ]
Ici, le rédacteur choisit de décrire la performance requise selon les besoins du projet plutôt que de décrire comment construire l’élément pour qu’il atteigne la performance requise. Quand le devis demande qu’un composant soit soumis à des essais, il s’agit, dans la réalité, d’un devis de performance.
Lors de la définition des critères de performance applicables aux descriptions génériques, il est important de :
- s’assurer que le résultat souhaité ne puisse être obtenu sans que la performance spécifiée soit atteinte;
- s’assurer, si le niveau de performance requis a été atteint (dans la mesure du possible, la spécification doit être objective et non subjective), qu’il puisse être testé objectivement au chantier, de préférence selon des méthodes d’essai normalisées; lorsque ces méthodes sont disponibles et pertinentes, le devis doit préciser qu’elles seront les références utilisées pour le contrôle de la qualité des travaux;
- demander une preuve de conformité au devis (résultats d’essais des fabricants, calculs, enregistrements des essais, fourniture d’échantillons et de maquettes, etc.);
- veiller à ce que les essais et les exigences de conformité soient réalisables de manière économique et proportionnée à l’importance critique des éléments du bâtiment concernés par rapport aux principaux critères de performance du bâtiment;
- s’assurer, lorsqu’il y a des éléments de devis prescriptif et de devis de performance, que les éléments visés par la performance peuvent être correctement intégrés au reste des travaux.
Normes de référence
Les devis font souvent référence à des normes publiées par des organismes de normalisation ou des associations professionnelles. Lorsqu’elles sont bien rédigées, ces normes laissent une certaine latitude à l’utilisateur quant aux mesures à prendre pour obtenir le résultat souhaité, tout en établissant des normes de pratique et de performance reconnues par l’industrie. Dans la mesure où il connaît bien la dernière édition des normes, l’architecte peut choisir d’en incorporer certaines par référence dans son devis.
Pour établir les critères de base, l’architecte peut ainsi faire référence à des normes publiées par des organismes rédacteurs de normes, comme la CSA, l’ULC, l’ONGC et l’ASTM, ou les manuels publiés par certaines associations nationales, telles que :
- l’Association des manufacturiers de menuiserie architecturale du Canada (AWMAC);
- l’Association canadienne des entrepreneurs en couverture (ACEC);
- l’Association canadienne de terrazzo, tuiles et marbre (ACTTM).
Le recours à ces normes et manuels réduira de façon considérable la taille des devis.
Lorsqu’il fait référence à une norme, le rédacteur de devis ou l’architecte s’assure normalement que le numéro est exact et que la date est bien celle de la plus récente édition de la norme ou du code en question. S’il y a eu des changements, il peut confirmer qu’ils n’ont pas porté sur des critères importants qui auraient des incidences sur les types et les utilisations du produit ou de la procédure en question.
La mondialisation des échanges, ainsi que les accords commerciaux bilatéraux ou trilatéraux, comme ceux conclus entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, et entre le Canada et l’Union européenne, peuvent créer une certaine confusion. Ce serait le cas, par exemple, lorsqu’un produit du même nom et du même numéro fabriqué par une même entreprise, mais dans des pays différents, serait en fait fabriqué selon des normes différentes dans un pays autre que le Canada, puis expédié ici sans que l’architecte (et souvent même l’entrepreneur) n’ait été informé qu’il avait été testé selon une norme différente de la norme spécifiée. Il est de la responsabilité de l’architecte, dans le cadre du processus d’examen des documents et autres éléments soumis, de s’assurer que les produits fournis respectent les normes de performance indiquées dans le devis.
Voir le chapitre 6.6 – Administration du contrat de construction – Tâches de bureau et de chantier.
Voir le chapitre 2.5 – Organismes de normalisation, organismes de certification et d’essais et associations de métiers.
MasterFormatMC
Le MasterFormatMC (parfois appelé Répertoire normatif) est un système de numéros et de titres permettant de structurer les informations sur la construction dans un ordre ou une séquence normalisés. Il se compose de 48 divisions dans lesquelles se répartissent des sections portant un numéro de six chiffres. Chaque section est divisée en trois parties : généralités, produits et exécution. En plus des 48 divisions et de leurs groupes de sections, le MasterFormatMC comporte la Division 00, qui intègre une structure organisationnelle pour tous les documents faisant partie du cahier des charges.
Le but principal du système du MasterFormatMC est de fournir une méthode permettant de :
- structurer l’information contenue dans le devis descriptif d’un projet;
- pouvoir récupérer tous les fichiers, l’information sur les coûts, la documentation sur les produits, les références techniques et certaines parties du devis du projet à partir d’un système unifié unique.
Parmi les ouvrages de ce genre, le MasterFormat Numbers and Titles, est l’un des plus couramment utilisés. Depuis 1978, il est produit conjointement par le Construction Specification Institute des États-Unis et Devis de Construction Canada et il est maintenant accepté de façon à peu près unanime par l’industrie de la construction des États-Unis et du Canada.
La Division 00 « Exigences relatives aux approvisionnements et aux contrats », comprend :
- les renseignements, formulaires et exigences de l’appel d’offres;
- les formulaires de contrat et les exigences concernant les cautionnements;
- les conditions générales et les conditions supplémentaires du contrat.
La Division 01 « Exigences générales » comprend :
- les exigences générales;
- une description sommaire de l’ouvrage;
- les procédures relatives au prix et au paiement;
- les exigences administratives;
- les exigences en matière de qualité;
- les installations temporaires et les mesures de contrôle;
- les exigences relatives aux produits;
- les exigences relatives à l’exécution et à la fin des travaux;
- les exigences de performance;
- les activités du cycle de vie.
L’architecte doit rapidement tenir compte des exigences de la Division 01 dans l’élaboration des documents du projet définitif, car nombre de questions traitées dans les diverses sections ont des incidences directes sur la portée et la structure des dessins et devis de construction du fait qu’elles établissent le contexte global dans lequel les travaux de construction doivent être organisés, exécutés et surveillés.
Le système du MasterFormatMC est donc un système complet qui permet la normalisation de tous les titres et facilite le classement de l’information et la rédaction des documents. Les documents suggèrent une terminologie technique normalisée. On laisse de préférence les sections dans l’ordre indiqué; on peut par ailleurs intercaler des sections additionnelles, lorsque c’est nécessaire.
FIGURE 2 Diagramme illustrant le cadre du système du MasterFormatMC
Selon le mode d’attribution du contrat, certaines divisions ne seront pas nécessaires. Par exemple, il ne sera pas nécessaire de produire des documents d’appel d’offres si le maître de l’ouvrage est également le constructeur.
Le MasterFormat™
- offre une flexibilité dans un cadre normalisé pour des sections qui ne changent pas;
- peut s’adapter aux logiciels de traitement de texte;
- permet à l’utilisateur de décider s’il utilisera ou non des titres de sections fixes ou flexibles;
- permet de retrouver facilement chaque sujet ou composant avec le numéro à six chiffres désigné grâce à l’utilisation du guide.
L’utilisation de titres et de numéros normalisés de divisions et de sections permet d’obtenir un degré d’uniformité plus élevé dans les devis de construction. Les titres des sections, indiqués dans l’index, doivent être utilisés dans un système fixe ou flexible, en utilisant la formulation et la séquence proposées.
Les 48 divisions ne sont que des titres, ne contiennent pas de texte et sont répertoriées dans la table des matières du devis comme moyen de recherche des informations contenues dans les sections qui sont regroupées et répertoriées sous le titre de cette division.
Exemple :
Division 04, Maçonnerie : Section 04 21 13, Maçonnerie de brique.
Chaque firme d’architecture devrait utiliser le MasterFormat pour produire ses devis descriptifs et pour classer les éléments suivants dans la bibliothèque du bureau :
- la documentation technique sur les produits;
- l’information sur les coûts;
- les ouvrages de référence;
- les échantillons.
Structure normalisée d’une section
Les organisations qui publient le MasterFormatMC, soit le Construction Specification Institute des États-Unis et Devis de Construction Canada, produisent également un modèle pour la structure en trois parties des sections du devis (Three-part SectionFormatTM). Le but premier de ce modèle est de fournir une approche uniforme pour l’ordonnancement des articles et des paragraphes d’une section, ce qui permet de produire des devis plus complets et plus cohérents tout en facilitant la compréhension et la communication.
Les sections du devis, regroupées selon un ensemble de travaux connexes dans l’une des 48 divisions, peuvent être combinées et rédigées en fonction du projet pour lequel elles sont produites.
Chaque section est divisée en trois parties :
Partie 1 – Généralités :
Cette partie :
- traite de ce qui concerne les travaux en général;
- fournit une description générale du système (s’il y a lieu);
- indique les normes auxquelles la section fait référence;
- établit les exigences administratives et techniques propres à la section.
Les indications fournies dans la partie 1 sont des extensions des sections de devis figurant dans la division 01 auxquelles elles apportent des précisions; elles s’appuient donc sur ces dernières.
Partie 2 – Produits :
Cette partie définit le matériel, les matériaux, les appareils, les mélanges et la fabrication acceptables, autrement dit, les « produits » devant être intégrés à l’ouvrage.
Partie 3 – Exécution :
Cette partie décrit la manière dont les éléments indiqués à la partie 2 doivent être intégrés à l’ouvrage.
Il est recommandé à l’architecte d’utiliser ce modèle de section dans tous ses devis sauf :
- les devis sommaires
- les petits devis préparés pour des projets mineurs.
L’architecte devrait maintenir l’ordre et la séquence des articles même s’il n’utilise pas ce format en trois parties.
Devis directeurs
Les devis directeurs sont des modèles de sections de devis, publiés sous forme de documents autonomes ou de bibliothèques de devis. Ils sont généralement regroupés, numérotés et intitulés par « division » (numérotées de 02 à 48) selon la nomenclature standard du MasterFormat ou par « éléments » (intitulés de A à G) selon la nomenclature standard de l’Uniformat. Les sections respectent généralement la structure normalisée en trois parties du Construction Specifications Institute (États-Unis) et de Devis de construction Canada, qui couvrent respectivement les spécifications relatives :
- aux exigences générales dans la mesure où elles sont spécifiquement pertinentes et applicables aux travaux décrits;
- aux spécifications des produits/matériaux décrivant les caractéristiques et les propriétés physiques des matériaux principaux et des matériaux et produits accessoires connexes à incorporer dans l’ouvrage fini ainsi que, le cas échéant, les exigences applicables aux procédures de fabrication, le tout généralement avec des références aux normes pertinentes;
- à l’exécution précisant les exigences relatives aux moyens, méthodes et procédures à utiliser dans l’exécution des travaux et couvrant les travaux préparatoires, les méthodes d’exécution ou d’installation et les activités postérieures à l’achèvement.
Les bibliothèques de devis directeurs comprennent aussi généralement des sections couvrant les exigences générales applicables aux travaux couverts par les formules de contrats de construction et les conditions générales des contrats et qui les complètent. Ces sections figurent dans ce qui est communément regroupé sous la « Division 01 » dans la nomenclature du Répertoire normatif ou sous « l’élément Z » dans la nomenclature de l’Uniformat. Elles sont généralement élaborées et structurées pour être compatibles avec des documents contractuels normalisés particuliers et présentées comme telles. Lorsqu’elles sont utilisées dans d’autres documents contractuels que ceux indiqués, il peut être nécessaire de les modifier pour les adapter au cadre contractuel global régissant leur application et leur interprétation.
Les modèles de sections du devis directeur couvrent généralement un large éventail d’applications couramment utilisées dans l’industrie de la construction ou disponibles sur le marché des matériaux et produits de construction pour les types de travaux, de matériaux, de produits ou de systèmes traités dans les différentes sections. Le modèle comporte des espaces vides à remplir ou des options à choisir. Les sections plus élaborées du devis directeur comportent aussi généralement des annotations et des commentaires pour guider le processus d’édition vers le document final, et qui portent sur :
- le contexte technique ou contractuel pour lequel la section convient le mieux, dans son ensemble ou pour une partie de son contenu;
- les critères à prendre en compte pour la sélection des diverses options ou alternatives offertes par le modèle;
- la corrélation à établir entre le contenu de la section et celui des autres documents contractuels (dessins, autres sections du devis, etc.).
De nombreuses sources sont à la disposition des architectes et des rédacteurs de devis spécialisés pour les modèles de sections.
Le plus vaste, le plus connu et le plus utilisé des devis directeurs à portée générale au Canada est le Devis directeur national de la construction du Canada, plus connu sous le nom de Devis directeur national (DDN), actuellement élaboré et tenu à jour par le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et requis comme base de devis pour tous les projets du gouvernement fédéral.
Le Devis directeur national (DDN) est le devis directeur le plus complet au Canada. Il sert de cadre facile à utiliser pour la rédaction des devis des projets de construction. Le DDN est un document de référence qui contient quelque 780 sections de devis techniques en anglais et en français. Chaque section est conçue pour être éditée à partir du devis original afin de produire un document spécifique au projet. Le DDC est destiné à être utilisé par le gouvernement fédéral, d’autres organisations publiques et le secteur privé dans la préparation des documents contractuels de construction et de rénovation.
Le DDN est basé sur les exigences du Code national du bâtiment du Canada (CNB) et n’inclut pas nécessairement toutes les variantes régionales ou municipales possibles concernant les produits, les méthodes, les matériaux, les systèmes, les assemblages ou les accessoires, leur disponibilité ou leur méthode de construction. Le DDN n’est pas structuré de manière à énumérer ou à décrire chaque produit, matériau, système, assemblage ou accessoire requis pour un projet donné et ne fournit pas de détails sur l’exécution complète des travaux requis. Les énoncés d’exécution doivent se limiter à un texte qui décrit ce qui est nécessaire pour atteindre la qualité de l’exécution, plutôt que de décrire la méthode de construction, ce qui pourrait être interprété comme des instructions d’installation (Guide de l’utilisateur du DDN, Conseil national de recherches Canada, 2017).
Le DDN est un devis directeur soutenu au niveau national dont l’utilisation est répandue dans l’industrie de la construction. Il est important de noter que, quelle que soit la source utilisée, l’architecte est responsable de tout devis qui émane de son bureau.
Le DDN est une bibliothèque de sections de devis de construction produites par le gouvernement fédéral en collaboration avec le secteur privé. Il constitue le devis directeur le plus largement utilisé au Canada. Le secrétariat du DDN, qui fait partie de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada en est responsable. Toutes les données sont stockées électroniquement et organisées en sections qui suivent le MasterFormat.
Le DDN pourrait être qualifié de devis directeur à « suppression ». Il permet de supprimer rapidement les parties non applicables des devis, et de réduire les erreurs et le temps d’édition. Le DDN est souple et peut convenir :
- aux petits, moyens et grands projets;
- à la rénovation autant qu’à la construction neuve;
- aux contrats privés autant qu’à ceux du secteur public;
- aux divers modes d’appels d’offres ou de modalités contractuelles.
Il ne réduit aucunement la liberté du concepteur :
- de spécifier les produits de son choix;
- de concevoir le projet à sa guise;
- d’utiliser les techniques de construction de son choix.
Il est rédigé d’une façon claire, précise et suffisamment détaillée pour bien transmettre le sens souhaité. De plus, le DDN :
- intègre l’expertise accumulée des principales autorités canadiennes en matière de devis, de documents et de technologie de construction;
- est examiné par l’industrie pour s’assurer qu’il représente les pratiques commerciales et les technologies de construction actuelles;
- est régulièrement mis à jour pour intégrer les dernières recommandations, les modifications relatives à l’utilisation des produits et à la construction, ainsi que les révisions des normes et des codes;
- fait l’objet de révisions « vertes » afin de garantir l’intégration de pratiques de construction durables sur le plan environnemental.
Le Canadian Master Specification (CMS) est une bibliothèque de devis directeurs publiée en anglais seulement et maintenue par NBS Canada qui est semblable au DDN par la forme, la présentation et le contenu.
Orienté vers les projets de construction de moyenne et grande envergure, le CMS comprend les divisions les plus courantes du MasterFormatMC, les divisions 00 à 48, et couvre environ 600 sections. Ce devis est conforme aux documents de format national et est continuellement mis à jour. Il est produit pour permettre la rédaction de devis de performance, de devis prescriptifs et de devis selon la méthode des marques.
Un certain nombre de clients gouvernementaux (agences fédérales, provinciales ou municipales, ministères et sociétés d’État) ainsi que d’autres institutions et organisations du secteur public (hôpitaux, universités, collèges, etc.) et des sociétés privées peuvent également imposer l’utilisation de leurs propres devis directeurs de base. L’éventail des éléments de construction couverts varie en fonction des types de travaux pour lesquels l’entité est le plus souvent ou le plus susceptible d’attribuer des contrats pour un nombre limité de types de projets.
Ces modèles de devis offrent généralement beaucoup moins, voire pas du tout, de liberté rédactionnelle aux architectes ou aux ingénieurs, car ils représentent la codification des exigences et des préférences techniques de l’entité qui les a créés en se fondant sur des politiques dont il ne faut généralement pas s’écarter, sauf dans des circonstances particulières. Ces modèles de sections de devis sont également développés pour s’adapter aux documents standards de contrats de construction de l’entité en question, y compris les conditions générales et les exigences générales. Lorsqu’ils sont tenus d’utiliser de tels devis standards, les architectes doivent se familiariser le plus tôt possible avec les limites inhérentes à l’élaboration des concepts qu’ils peuvent créer, afin de s’assurer que les dessins les respectent.
Les devis directeurs ou les devis « modèles » de l’industrie comprennent :
- des guides techniques, des guides de recommandations ou de meilleures pratiques, des devis modèles à portée étroite qui sont élaborés, publiés et plus ou moins régulièrement mis à jour par :
- les principales associations professionnelles, comme celles qui regroupent les couvreurs, les peintres, les fabricants de métaux architecturaux, etc.;
- les principales associations de fournisseurs de matériaux de construction de base, comme le béton, les produits de maçonnerie, le bois, les métaux, etc.;
- les principaux fabricants de produits de construction ou de systèmes d’éléments de construction préfabriqués, tels que les systèmes de structure en acier ou en béton, les systèmes de fenêtres et de vitrages, les systèmes de cloisons sèches, les systèmes de revêtements de sols, les portes et la quincaillerie, les systèmes de revêtement extérieur et diverses autres spécialités;
- des modèles de sections de devis selon la méthode des marques pour un produit donné, qui sont également couramment mis à disposition par les fabricants de matériaux, de produits ou systèmes de construction pour soutenir leurs efforts de marketing afin de faciliter leur choix par les architectes en vue de leur inclusion dans leurs projets.
On peut généralement se fier à ce que ces devis modèles soient cohérents avec les autres documents techniques publiés par ces organisations. Lorsque les architectes s’appuient sur ces documents comme guides de conception, ils peuvent ensuite s’y fier pour les intégrer à leurs devis descriptifs, en tout ou en partie. Ils doivent tout de même faire preuve d’une certaine prudence et tenir compte de la crédibilité et de la fiabilité des organisations concernées, car ces publications peuvent servir les intérêts de l’organisation qui les publie.
Devis type
Le devis type est un devis rédigé pour des projets particuliers de nature semblable, comme certains projets visés par la « Partie 9 » du code du bâtiment et certains types de projets répétitifs. Comme les procédés utilisés pour construire ces bâtiments sont communs au type de bâtiment en cause, ce devis type ne requiert habituellement qu’un minimum de modifications, sauf pour ce qui est des travaux sur le terrain, lesquels sont particuliers à chaque projet.
Devis directeur du bureau
De nombreuses firmes rédigent les devis de leurs projets en se basant sur un devis directeur qu’elles ont créé à partir de leurs projets précédents et qui couvre autant que possible la totalité des procédés et matériaux susceptibles d’apparaître dans un projet, y compris une vaste gamme d’options. Les architectes doivent être prudents et réviser périodiquement leurs devis modèles utilisés de longue date pour s’assurer que les données de référence sont toujours valables ou pour insérer des mises à jour et apporter des améliorations ou encore pour tenir compte de l’évolution des normes et des pratiques recommandées par l’industrie.
L’architecte ou le rédacteur de devis qui utilise un devis directeur :
- remplit des blancs;
- supprime les options non pertinentes;
- ajoute des exigences spéciales non incluses dans le devis directeur.
Dans certaines firmes, les architectes de projets préparent les devis. D’autres firmes ont un rédacteur de devis à leur emploi, ou engagent un consultant à cette fin, qui prend le contenu du devis type, à son état brut, et qui le rédige en utilisant les formats et les expressions normalisés. Ce rédacteur entre généralement en scène à la phase de la préparation des documents de construction.
Rédacteurs indépendants
De nombreuses firmes privées de rédaction de devis se spécialisent dans la préparation de devis et de documents d’appel d’offres pour projets de construction et dans la préparation de sections guides à l’intention des fabricants de produits de construction.
Avant de confier à une firme de ce genre la préparation d’un devis directeur ou simplement celle du devis d’un projet, l’architecte doit :
- examiner des exemples de devis préparés par plusieurs firmes;
- évaluer si ces devis conviennent pour ses besoins;
- consulter des références.
Comme la question du droit d’auteur peut être soulevée, l’architecte doit :
- s’informer des attentes de son client en matière de propriété du droit d’auteur;
- déterminer si le consultant en rédaction de devis s’attend à conserver le droit d’auteur sur le devis qu’il a préparé et, le cas échéant, négocier une entente appropriée.
Habituellement, le droit d’auteur sur les documents, à quelque stade que ce soit, appartient à l’architecte. S’il retient les services d’un rédacteur de devis indépendant, l’architecte, comme principal expert-conseil, est responsable du devis, mais le droit d’auteur appartient généralement au rédacteur, à moins qu’il ne le cède à l’architecte. L’architecte conserve le droit de modifier le texte. Le rédacteur fournit normalement son travail sur support papier et sur support électronique.
Le rédacteur de devis doit être constamment informé de l’avancement du projet et de la production de tous les documents, notamment les dessins et les tableaux, chose indispensable à la bonne coordination entre les devis et les dessins.
Certains rédacteurs de devis sont membres de Devis de construction Canada (DCC). Voir le chapitre 2.3 – Conseils et consultants pour une brève description de cet organisme.
Préparation du devis descriptif
Ressources
La tenue à jour d’une documentation technique complète est indispensable à la préparation des devis. La bibliothèque technique (en format papier, électronique ou hybride) doit contenir :
- la documentation des fabricants et fournisseurs de produits;
- les manuels ou guides des associations de métiers;
- des guides touchant les contrats ou les procédures, tels les guides publiés par le CCDC;
- des rapports de recherche fournissant de l’information sur la performance des éléments de construction, assemblages et systèmes dans diverses conditions;
- des normes (prescrivant la fabrication, les performances et la mise en place de divers produits);
- les codes et règlements nationaux et provinciaux;
- les règlements municipaux, y compris le règlement de zonage.
Lorsqu’il utilise un produit nouveau ou inhabituel, l’architecte se documente généralement de façon appropriée sur ses caractéristiques et ses spécifications. À noter :
- les propriétés du produit ne peuvent être énoncées que lorsque sa qualité et ses performances ont été évaluées;
- il peut être nécessaire de se procurer des échantillons du produit ou de visiter des bâtiments où il a été utilisé.
La plupart des représentants de fabricants connaissent bien leurs produits, mais généralement l’architecte :
- cherche à obtenir un supplément d’information;
- prend connaissance de la documentation écrite publiée par le fabricant;
- demande des rapports d’essais émis par des laboratoires indépendants;
- communique avec des architectes ou des clients qui ont utilisé le matériau ou le produit.
Coordination
L’architecte cherche constamment à acquérir de l’information concernant le devis et il maintient une coordination étroite entre toutes les parties concernées pendant le processus de rédaction du devis.
Ces parties comprennent :
- le représentant du client;
- les employés de son bureau qui travaillent au projet;
- les ingénieurs en structure, en mécanique et en électricité;
- les consultants spécialisés;
- les représentants techniques des fabricants de matériaux et d’équipement;
- les autorités compétentes;
- les laboratoires d’essais;
- les associations d’entrepreneurs spécialisés;
- le consultant en coûts.
Il est important de prendre les dispositions nécessaires pour assurer le partage de l’information avec le client, les autorités compétentes, son propre personnel, les ingénieurs et les autres conseils ou consultants.
Rédaction
La rédaction du devis se fait parallèlement à l’avancement de la conception du projet et à la détermination des composants du projet.
L’architecte peut suivre les étapes suivantes :
- faire une photocopie de la section correspondante du devis directeur, si elle existe; si la section est nouvelle, faire une photocopie de la « SectionFormat for Construction Specifications », pour faciliter la rédaction;
- relire les procès-verbaux des réunions de projet et noter les passages pertinents pour le devis;
- examiner les dessins et tableaux, dans leur version la plus récente, et prendre note des matériaux qui y sont indiqués;
- joindre à chaque section une liste énumérant :
- les mesures requises;
- les questions à régler;
- les informations à obtenir;
- rédiger une ébauche de la section, en y indiquant les points qui ne sont pas encore réglés;
- vérifier les références aux normes et aux codes; s’assurer que les normes citées sont appropriées et que les éditions indiquées sont les plus récentes;
- coordonner la section avec les autres sections et avec les dessins;
- rédiger le texte final de la section;
- faire la révision finale de la section;
- apporter toutes les corrections et réimprimer jusqu’à l’obtention d’une version finale.
Révisions
Au cours du processus de production des documents, l’architecte intègre plusieurs révisions au devis. Le devis final comprend :
- les révisions apportées au concept du projet et qui ont un impact sur les matériaux utilisés;
- les révisions qui ont un impact sur la façon dont un matériau est utilisé;
- les révisions demandées par l’autorité compétente, comme :
- l’augmentation du degré de résistance au feu;
- l’interdiction de tel matériau dans telle situation.
Procédures et normes du bureau
Chaque bureau peut créer ses propres façons de faire relativement à la présentation du devis et au travail de traitement de texte qui s’y rattache. Le présent chapitre n’aborde que les points les plus importants. Pour plus de détails, consulter le CSC Manual of Practice de Devis de construction Canada (DCC).
SectionFormat™
Une « section » (ou chapitre) de devis a pour fonction de traiter d’un sujet, d’un composant ou d’une unité de travail en particulier. Les informations et les instructions qu’elle contient doivent être présentées d’une manière logique et uniforme, comme recommandé dans le SectionFormat.
PageFormat™
Chaque firme doit faire son choix quant à la façon d’organiser sa page de devis. Il existe des logiciels de traitement de texte qui fournissent des options à cet égard.
La présentation choisie par le bureau doit :
- maximiser l’utilisation de la surface de la page;
- éviter la multiplication inutile des indentations;
- admettre qu’un client puisse exiger un type de présentation et une police de caractère différents de ceux que l’architecte utilise normalement.
Le texte de la page imprimée doit pouvoir se lire et se comprendre facilement et rapidement. Le type de présentation choisi doit également :
- recourir à la même disposition et à la même police de caractère dans tout le document;
- faire l’objet d’instructions claires :
- au personnel;
- aux ingénieurs;
- aux rédacteurs de devis.
Le choix de la police de caractère a aussi de l’importance sur le plan de la facilité de communication. Elle doit être facile à lire. Pour les titres, ou pour mettre en évidence un mot ou une partie du texte, il peut être approprié d’utiliser le gras ou l’italique, ou encore de grossir légèrement le caractère.
La page couverture doit refléter le caractère professionnel de la firme.
L’identification du projet :
- comprend le numéro du projet;
- comprend la date, qui :
- sera, habituellement, celle choisie par l’architecte comme étant la date à laquelle tous les documents sont terminés;
- sera la même pour tous les documents d’appel d’offres et tous les documents contractuels;
- est la même sur tous les documents, y compris :
- le cartouche de tous les dessins;
- la page couverture du devis;
- la page titre du devis (surtout si la page couverture contient des images graphiques);
- la couverture de tout autre document, le cas échéant (tableaux, détails standards, etc.).
La reproduction et la reliure doivent tenir compte du fait que les devis sont largement utilisés sur le chantier de construction, souvent dans des conditions difficiles et parfois par temps humide.
Pour de l’information sur le nombre de jeux de documents à imprimer, voir le chapitre 6.5 – Attribution du contrat de construction.
Langage du devis
À la rédaction du devis, se plier aux règles bien connues suivantes :
- être concis et clair;
- utiliser l’infinitif;
- s’adresser à l’entrepreneur;
- éviter :
- de se répéter;
- de formuler une instruction que l’on ne se propose pas de faire respecter;
- d’utiliser l’expression ou équivalent;
- d’inclure des paragraphes visant à préciser l’étendue des travaux d’une section;
- de s’exprimer d’une façon ambiguë (voir ci-dessous).
Le rédacteur doit utiliser les termes techniques d’une façon qui permet à un non-spécialiste de les comprendre. Le devis véhicule un message que les responsables de l’exécution des travaux doivent comprendre.
- S’exprimer à l’infinitif. Éviter de dire : L’entrepreneur fera, devrait faire, peut faire, doit faire telle chose. Dire simplement : « Faire telle chose ».
- Procéder par énoncés affirmatifs et directs. Faire des matériaux et méthodes (et non de l’entrepreneur) le sujet principal. Rédiger le texte comme si tout le travail devait être exécuté par un seul entrepreneur. Éviter de faire référence à : l’entrepreneur en mécanique, l’entrepreneur en plomberie, le sous-traitant, l’entrepreneur général, etc.
- Éviter les formules vagues telles que : comme spécifié, comme indiqué dans les dessins, spécifié ailleurs, à la satisfaction de l’architecte, selon les indications de l’architecte, jugé acceptable par l’architecte, de l’avis de l’architecte.
- Éviter les phrases ambiguës comme :
« Fournir et inclure tout ce qui est nécessaire à la construction entière et complète du bâtiment, y compris ce qui n’est pas spécifié ou indiqué. »
« Considérer comme inclus dans le présent devis, même s’il n’y est pas expressément mentionné, tout travail qui serait obligatoirement requis pour l’exécution appropriée des plans. »
- Éviter les mots superflus comme tout, n’importe quel, qui, semblable, et/ou, etc. Éviter d’utiliser l’article défini « le ou la » ou les articles indéfinis « un ou une ».
- Éviter les formules telles que travail soigné, travail de première classe, etc. Décrire le résultat à obtenir, en utilisant des termes précis et connus. Éviter de spécifier des exigences que l’on n’a pas l’intention de faire respecter ou qu’il est impossible de faire respecter. Éviter les termes tels que « soigneusement », ou « nettement », etc.
- Utiliser des chiffres pour exprimer les quantités.
- Lorsqu’un chiffre est utilisé comme descripteur, le faire suivre d’un point pour le distinguer d’une quantité.
- Utiliser des abréviations, des sigles et des acronymes lorsqu’ils sont bien connus de l’industrie. (Inclure un glossaire qui épelle intégralement les abréviations ou les acronymes.)
- Éviter les formules telles que : ou équivalent, ou équivalent approuvé, etc.
- Éviter les répétitions. Dire une seule fois ce qui doit être dit, et le dire à la bonne place.
- Éviter d’inclure des paragraphes portant sur l’étendue des travaux ou sur les travaux inclus. Se rappeler le vieux principe selon lequel « Expressio unius est exclusio alterius », que l’on peut traduire ainsi : Le fait de mentionner expressément une chose implique l’exclusion d’une autre.
- Veiller à l’homogénéité du style et à la cohérence du vocabulaire.
Il n’est pas nécessaire, dans un devis, de faire des phrases complètes. Par exemple, on peut transmettre une information simplement en nommant le produit et en le mettant en relation avec une norme ou un ensemble de critères.
Par exemple : 2. Carreaux de plafond :
conformes à CAN/CGSB - 92.1, 600 mm x 600 mm, fibre minérale,
19 mm d’épaisseur. CAA .65 - .75, blanc, motif à fissurations
ou : 2. Carreaux de plafond : Acoustone Glacier, de CGC, blanc
Dossier d’appel d’offres
Voir l’« Annexe A : Liste de contrôle – Le dossier d’appel d’offres : Une liste des informations requises » au chapitre 6.5 – Attribution du contrat de construction.
Addenda
Les addendas sont des modifications apportées aux devis et aux dessins du projet pendant la période d’appel d’offres. Voir le chapitre 6.5 – Attribution du contrat de construction.